Très difficile de décrire à n’importe quel quidam ce qu’est le Weeper Circus. On se perd soit même dans cette explosion de créations qui part dans tous les sens au fil des années. Il faut suivre le train, le prendre en route, ne pas le lâcher, courir après car pour sûr il vous emmènera vers des destinations nouvelles à découvrire et à apprécier.
Plusieurs Mouvements dans cet album, bien découpé et bien ordonné.
Des chansons à double écoute. Le quotidien de tout un chacun, triste, éprouvant, tapi au fond des êtres et qui toque, et attend pour se réveiller ; Et le choc de la thématique du film de Tod Browning de 1932. Une nouvelle compréhension, des images d’un cirque d’où raisonnent les paroles Du Cirque. A écouter selon l’envie du moment, d’une façon ou d’une autre.
La performance scénique est d’autant plus attendue que le début de l’album est mélancolique et que la précédente tournée était explosive. Néanmoins on n’arrive à s’en faire une idée grâce à certains morceaux au rythme enjoué.
C’est donc d’un pas rythmé que démarre le bijou sur la platine avec les deux premiers morceaux « Seul » et « La dignité » puis il se pare d’une langueur attirante avec « L’oiseau de Paradis », « Janvier » et « En rêve ».
Une très heureuse surprise et re-découverte : Olivia Ruiz sur «Sans vous aimer » qui nous gratifie d’une interprétation parfaite. Un morceau qui nous extirpe d’un doux spleen. « Quelqu’un » qui continue avec son côté jazzy et qui malgré des paroles finalement tristes donne envie de se balader à la Chaplin, canne à la main sur cet air léger.
Il en est ainsi de « la pluie » et de « Tu perds ton temps ».
« La fille et le loup » n’apporte effectivement pas grand chose à l’album hormis un peu de peps si on supporte les voix aiguës et rengainantes.
« Larme », un morceau qui aurait bénéficié d’un petit plus, interprété par Franck George. C’est bien là une continuité dans leur évolution. Le chanteur prend désormais toute la place et dieu sait l’envoûtement de sa voix mais les arts différents du cirque que le Weeper Circus prône ne sauraient être complet sans la multiplicité de leurs voix à tous.
« La Parole Perdue » permet quant à elle une transition entre la douceur d’une « Larme » et l’énergie de « Ca passe ».
Puis viennent « Ca passe » qui ne lasse pas et est si bien arrangé qu’on en serre les dents ; et « L’une des nôtre », effroyable après la vision du film, souligné par des cuivres émouvants.
La touche finale de « Le Monstre » qui est là dehors mais peut-être bien là enfouie dedans prêt à surgir de chacun d’entre nous.